Tous les 21 février depuis maintenant 25 ans, on célèbre officiellement la Journée internationale de la langue maternelle. À l’heure où la diversité linguistique est de plus en plus menacée à mesure que des langues disparaissent, il est bon de rappeler la nécessité de préservation et de promotion des langues maternelles.
Saviez-vous que l’on doit l’initiative de cette Journée internationale au Bangladesh ? Lors de la Conférence Générale de l’UNESCO en 1999, c’est en effet ce pays qui a proposé l’instauration d’une Journée internationale des langues maternelles tous les 21 février.
Il est dit dans l’amendement que « tout ce qui sera fait pour promouvoir la diffusion des langues maternelles servira non seulement à encourager la diversité linguistique et l'éducation multilingue mais aussi à sensibiliser davantage aux traditions linguistiques et culturelles du monde entier et à inspirer une solidarité fondée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue ».
Des objectifs nécessaires car, malgré des progrès, rappelons que 40% des habitants de la planète n’ont pas accès à un enseignement dans une langue qu’ils parlent ou qu’ils comprennent. Pourtant les études le montrent : les personnes qui ne bénéficient pas d’un enseignement dans leur langue maternelle sont plus susceptibles d’être laissées pour compte par la suite.
Dans un monde globalisé où les langues locales sont parfois menacées, les langues maternelles soulèvent de nombreux défis. C’est aussi le cas dans les pays multilingues comme le Canada, la Belgique ou la Suisse, où elles peuvent être minoritaires au sein de la société.
En cette Journée internationale, l’UNESCO appelle donc plus que jamais les gouvernements à proposer un enseignement multilingue, à favoriser l’apprentissage intergénérationnel et la coexistence féconde des langues.
On découvre aussi dans l’amendement que cette journée commémore « le martyre de ceux qui, ce même jour de 1952, ont donné leur vie pour cette cause ». De quel événement est-il question exactement ?
En 1948, de fortes tensions économiques, culturelles et linguistiques opposent le Pakistan oriental et le Pakistan occidental. Elles atteignent leur paroxysme lorsque le gouvernement, dominé par les Pakistanais occidentaux, déclare l’urdu langue nationale unique.
De nombreuses protestations éclatent dont l’une à l’Université de Dacca. Le 21 février 1952, la police ouvre le feu et tue quatre étudiants venus manifester pour le droit d’utiliser leur langue maternelle. L’histoire finit par leur donner raison en 1956, lorsque le bengali devient l’une des langues nationales du Pakistan et, en 1971, langue officielle du Bangladesh devenu indépendant.
Voilà pourquoi le 21 février 1952 est gravé dans le coeur des locuteurs bengalis. L’instauration de cette journée internationale permet non seulement de célébrer la diversité des langues partout dans le monde, mais également de commémorer ceux qui donnèrent leur vie pour les défendre.
Cette Journée internationale est l’occasion de rappeler la contribution d’entreprises comme Alpha traduction et interprétation à la préservation des langues maternelles, par des projets dédiés aux langues locales et minoritaires par exemple. La maîtrise de la terminologie et de l’interprétation aura toujours à coeur de respecter les spécificités culturelles.
Quant aux célébrations mondiales, elles se concentrent chaque année sur un thème. En 2025, on fête le 25ème anniversaire de cette journée et dresse le bilan de ce premier quart de siècle.
L’évènement organisé au siège de l'UNESCO, « Les langues comptent : célébration du jubilé d’argent de la Journée internationale de la langue maternelle », vise à mettre en avant l’urgence toujours renouvelée de construire un monde inclusif et durable.
Au Bangladesh, la Journée internationale de la langue maternelle est une fête publique centrale. Connue sous le nom Shohid Dibosh (en bengali) ou Jour des martyrs, c’est un moment de célébration de la culture bangladaise et l’occasion d’exprimer soutien et solidarité à tous les peuples luttant pour préserver leurs cultures et leurs langues maternelles.
En conclusion, rappelons-nous simplement en ce 21 février les mots de l’ancien directeur général de l’UNESCO, Kōichirō Matsuura, qui disait en 2002 : « Aujourd’hui plus que jamais, recherchons la compréhension et la reconnaissance des autres peuples et des autres cultures en respectant leurs langues et les modes de pensée qui s’expriment à travers elles. »